La détresse des mineurs isolés à la rue

Ils sont plusieurs dizaines à dormir dehors à Grenoble, enfants et adolescents, filles et garçons, arrivés en France après un périple de plusieurs mois dans des conditions terribles, espérant trouver dans le pays des droits de l’Homme une protection contre les maltraitances et souffrances subies dans leur pays.

Mais la réalité est tout autre : complications administratives, racisme de certains citoyens et citoyennes, lenteur des procédures qui les usent et les privent de documents valides, sans parler des dangers de la rue qu’ils affrontent : violence, prostitution et narcotrafic.

Si un petit nombre d’enfants sont reconnus mineurs et aidés par le Département jusqu’à leur majorité, un grand nombre sont confrontés à un refus de minorité alors qu’ils ont présenté des justificatifs. Ils se retrouvent donc sans toit ni droit. Très difficile de suivre une scolarité dans ces conditions, alors que c’est leur espoir de survie et d’intégration.

Le 26 septembre, ces jeunes ont manifesté devant l’hôtel du Département, à l’appel du collectif L’Oasis des Jeunes, soutenu par des élus départementaux et de nombreuses associations, comme La Cimade, 3aMIE, le Diaconat Protestant, le Secours Catholique et d’autres encore.

Ci-dessous un témoignage anonyme d’un de ces jeunes :

Si l’État reste passif, voire hostile, les associations, elles, font ce qu’elles peuvent. Près de 70 jeunes ont été hébergés depuis 2011 par les familles engagées dans le réseau Esaïe du Diaconat Protestant. Actuellement le réseau héberge 6 jeunes dont 4 jeunes filles. D’autres associations comme le Secours Catholique et La Cimade sont également très actives. Mais sans papiers, quel avenir espérer ? Et quel gâchis que de ne pas intégrer ces jeunes très résilients, prêts à travailler et à réussir dans leur pays d’adoption.

Elisabeth Olléon, Bureau du Diaconat Protestant de Grenoble

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